Les Réenchanteurs Associés

Les chroniques sonores des Réenchanteurs Associés

Rubrique consacrée au réenchantement, à l'expression de la vie dans ce qu'elle a de merveilleux, d'unique, d'édifiant, afin que nous choisissions notre camp : celui des veilleurs de valeurs et des passeurs de lumière et d'espérance. Quelques minutes pour prendre le temps de vivre, pour renouveler son regard sur le précieux de la vie, pour renouer avec les simplicités originelles hors desquelles il n'est point de plénitude possible.
À bon réenchanteur, salut !

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« À chaque moment, j'oublie une chose que je devrais vous dire »
Rainer Maria Rilke - Le rendez-vous… Texte dit par François Garagnon
« LETTRE À UNE AMIE VÉNITIENNE »
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Novembre 1907. Le poète autrichien Rainer Maria Rilke arrive à Venise, il est accueilli par Adelmina Romanelli, une jeune fille qui tient avec sa famille une pension sur les Zattere. Dès le premier regard, « Mimi » est éprise du poète. Fasciné par sa beauté, il lui écrit des lettres, même vivant sous le même toit. Mais il n’oublie pas qu’il est père de famille, et part bientôt retrouver en Allemagne sa femme et sa fille. Au travers de la correspondance écrite, leur relation prend la direction d’une amitié féconde, d'une exquise délicatesse. Mais le poète est pris par l’écriture d’un nouveau roman, « les Cahiers de Malte Laurids Brigge », et prend ses distances… Cette lettre d’une élégance toute romantique exprime la délicatesse de cœur d’un être assez sensible pour retenir de l’autre ce qui précisément ne saurait se définir : le frémissement d’une présence, la connivence qui se passe de mots, l’attente à la fois intense et sereine, et jusqu’à la présence dans l’absence. Contraire de l’élan captatif, il s’agit d’un amour de bienveillance et de courtoisie, amour paisible et pur, non dénué d’une certaine ferveur mystique. Si l’âme éprise s’efface, c’est pour mieux révéler l’autre dans la splendeur de sa liberté et la plénitude de sa présence.