Sans doute l’avez-vous remarqué : la surabondance matérialiste qui correspond à l’évolution de nos sociétés laisse inapaisées notre soif du cœur et notre quête d’un sens à la vie. Mieux : elle exacerbe notre désir d’une vie haute et d’une espérance ardente.
En tant qu’auteur du livre « Jade et les sacrés mystères de la vie », j’ai été sollicité à différentes reprises pour une intervention sur tel ou tel thème face à un jeune public (groupes d’aumônerie, d’éveil à la foi, établissements scolaires) ou une audience de parents. À chaque fois, j’ai pu constater à quel point étaient vifs cette soif de l’âme, ce désir d’engagement et cette quête de valeurs et de sens.
Ces rencontres et ces confrontations, alliées à mes réflexions d’écrivain, m’ont convaincu que la principale défaillance du monde moderne est la perte d’une espérance forte et de valeurs actives, c’est-à-dire incarnées en actes et en vérité. La plus funeste des tentations, prévenait Bernanos, est celle de la résignation. De fait, le désenchantement est à l’origine de tous les désarrois : le désenchantement est ce germe corrupteur qui gangrène nos sociétés dites avancées, en les privant d’un élan, d’un enthousiasme, d’une foi, d’une sève.
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