PartagerLa beauté derrière l'apparence des choses…

Un roman à sens et à suspens, exprimant une soif de beauté qui, à travers esthétique et éthique, requiert la délicate alliance de l'émerveillement et de la révolte, de l'apologie et du réquisitoire, de l'idéalisme et de l'engagement. Quand la poésie le dispute à l'espièglerie, et que le rêve l'emporte sur le réalisme…

L'HOMME QUI CHERCHAIT LA BEAUTÉ DERRIÈRE L'APPARENCE DES CHOSES : un titre un peu long, qui en dit long sur les intentions de l'auteur. François Garagnon est l'auteur des pensées revigorantes. Pas étonnant qu'il navigue avec aisance sur les mers chaudes de l'émerveillement ! Derrière sa verve onirique et ses élans lyriques, ce livre fait l'apologie de la révolution. Mais pas n'importe quelle révolution ! L'intrigue se déroulant sous la Hongrie communiste, l'ambiguïté est savamment cultivée : mais l'on comprend vite que c'est de Révolution des cœurs qu'il s'agit ! L'idée subversive, c'est que la beauté, faute de sauver le monde, peut retourner les âmes, les comportements et les solidarités. Le pari fou consiste à croire que la beauté, à force d'insistance peut convertir les événements, transmuer la fatalité en un inattendu providentiel comme un coup de printemps. En réunissant quelques personnages emblématiques dans un “cercle de lumière”, l'auteur démontre aussi que ce ne sont jamais des foules entières qui sauvent la cité, mais quelques êtres qui ont en eux assez d'ardeur, d'espérance et d'esprit de résistance pour modifier le cours de l'Histoire. On y croise des personnages attachants comme le professeur Stradi, un vieil universitaire extravagant et visionnaire qui n'a "nul besoin d'alcool pour connaître l'ivresse”, un sourd-muet du nom de Senki (littéralement : “Personne” en hongrois), sans oublier Morsang, un jeune reporter français, et puis Ilona, la petite-fille-qui-vendait-des-fleurs, élargissant le spectre de l'enfance avec « cette volonté ardente d'inonder de lumière tout le champ de la vie ordinaire ». « Plus le rêve est grand, plus l'intelligence s'ouvre », titre l'un des chapitres de l'ouvrage. Cela donne le ton : au fond, ce livre n'est pas un roman, ni un conte, ni un récit, ni un essai. Il s'agit plutôt d'un manifeste ; on y trouve en effet des résolutions altières, des idéaux et même des slogans. De quoi révolutionner un peu le regard que l'on porte sur le monde, avec néanmoins ce réalisme qui, du fin fond de notre mélancolie, vient nous dire à la fin du livre : « il est plus facile de faire une révolution que de changer des habitudes ». Ce n'est pas de la résignation, juste un appel à la vigilance et à la ferveur de l'esprit, une manière de dire qu'il faut continuer à être fidèle à sa juvénilité impérieuse et à l'extravagance de ses rêves si ceux-ci sont assez beaux et forts pour améliorer le monde.


Commandez le livre sur notre boutique en ligne…